Avignon, le 19 janvier 2001
Madame la Ministre, par la présente, nous souhaitons vous informer du grave malaise qui touche lensemble des infirmiers anesthésistes et par là même, le fonctionnement du bloc opératoire, du SAMU, et de la réanimation de l hôpital d Avignon. Depuis maintenant de nombreuses années, l anesthésie, dans les différents services hospitaliers, est pratiquée par une profession qui na pas de statut, avec presque six années d étude après le baccalauréat, et un salaire de bac+2 : l infirmier anesthésiste. Durant toutes ces années passées, les ministères ont promis, mais nont jamais tenu parole. Cest à coup de " mesurettes " que les ministres successifs essaient de nous contenter, mais aucune avancée na été apportée à la profession. Cette non reconnaissance, statutaire et salariale, frise aujourdhui lhumiliation. Devant laccroissement des responsabilités ( sécurité en anesthésie, hémovigilance, matériovigilance...) lattribution dun statut, dune grille indiciaire correcte, linéaire, spécifique aux infirmiers anesthésistes nest pas seulement une question de JUSTICE. Cest une question de SANTE PUBLIQUE: le médecin anesthésiste ne peut, à lui seul, assurer les consultations, les interventions ( au bloc...), la surveillance en salle post-interventionnelle, les transports médicalisés ( SAMU), le traitement de la douleur, etc...il doit être assisté dun personnel qualifié, compétent, fiable, et motivé. Linfirmier anesthésiste est également présent en radiologie, en endoscopie, dans les services durgences, en psychiatrie ( sismothérapie ), dans les centres dhemaphérèse et dautotransfusion, dans les centres de la douleur, dans les écoles dinfirmiers anesthésistes... Nos tâches ne font quaugmenter avec le niveau dexigence demandé et par voie de conséquence, notre responsabilité. Le mépris affiché ces derniers jours par votre ministère ne fait que renforcer notre détermination. Corvéables à merci : cest terminé ! Nous avons appris à dire NON, et ce nest peut être que le début ! Nous ne pouvons plus céder. Trop cest trop ! Il conviendrait que votre ministère prenne sérieusement en considération lensemble de nos légitimes revendications, sans quoi, le déroulement des programmes opératoires( entre autre ) sera sérieusement affecté, au cours des jours ou semaines à venir, comme il la été en mai dernier. ( Entre temps, nous nous sommes promis dêtre plus virulent puisque la gentillesse napporte rien !). Il serait triste alors de voir perdurer une situation dont les patients sont les premiers à en pâtir. Les soutiens des médecins anesthésistes, entres autres, sont de plus en plus nombreux. Il nen tient quà vous. Aujourdhui, 90% de notre profession est en grève (100% au C.H. dAvignon.). Madame Guigou, nous osons croire quà la différence de vos prédécesseurs, vous saurez nous écoutez, comme vous semblez si bien le faire auprès des avignonais en ce moment. Avignonais, nous le sommes en majorité. Nous ne pouvons vous cacher que si les actes ne suivent pas et ne sont pas à la hauteur de nos attentes, cela nous laisserait présager du caractère purement électoraliste de vos propos concernant la ville dAvignon. Nous saurons en tirer la leçon !
Les infirmiers anesthésistes du C.H. dAvignon |
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